Introduction :

telle que je l’entends, telle que je la sens.


Il y a des hommes qu’on croit comprendre parce qu’on les voit à la télévision, derrière un pupitre ou dans une inauguration bien cadrée. Des hommes qu’on juge vite, trop vite. Mais moi, quand je ferme les yeux, j’entends autre chose. J’entends ce qu’on ne voit pas.

Ce qui se passe dans la tête de Christian Estrosi.


Ce n’est pas du bruit politique. Ce n’est pas du calcul.

C’est un moteur. Un truc qui tourne en continu, même la nuit. Une obsession presque : Nice.

Pas comme un décor ou un mandat. Comme une responsabilité qui s’infiltre jusque dans les os.

Une ville qu’il porte, qu’il traîne parfois, mais qu’il défend toujours.


Je l’imagine dans ce moment très précis où l’homme prend le dessus sur la fonction.

Quand il se dit :

« Est-ce que je fais assez ? Est-ce que je protège vraiment les miens ? Est-ce que je tiens la ligne ? »

Et ça cogne là-dedans. Ça cogne fort. Pas pour la gloire. Pas pour plaire.

Pour faire. Pour tenir. Pour avancer.


Parce que quand on dirige Nice, on ne dirige pas une carte postale.

On dirige une ville vivante, brûlante, rugueuse, magnifique, capricieuse, indomptable.

Une ville qui pardonne difficilement mais qui récompense la ténacité.


Et dans sa tête, moi j’entends cette phrase, toujours la même, comme un écho intérieur :

« N’abandonne rien. Pas ici. Pas maintenant. Pas pour eux. »

C’est ça que je voulais écrire.

C’est ça que je voulais capter : l’endroit où l’homme et le maire se confondent, où la politique redevient un engagement, une loyauté, presque un serment.

✍️ Lucie Marchese