Il y a des réalités qu’on ne voit pas au premier regard. Dans un quartier comme les Moulins, derrière la force apparente et les sourires tenaces, se cachent des sensibilités profondes des enfants qui perçoivent le monde autrement, et des parents qui apprennent à marcher sur une ligne invisible entre espoir et épuisement.
Du point de vue médical, l’autisme n’est pas seulement un diagnostic ou un ensemble de symptômes. C’est un univers sensoriel et émotionnel singulier, où chaque bruit, chaque lumière, chaque geste prend une intensité particulière. Comme médecin, on l’entend souvent :
« Docteur, je sais qu’il est différent… mais je ne sais plus comment l’aider. »
Ces mots, prononcés avec hésitation, portent toute la fragilité des familles.
On parle d’autisme sans toujours le nommer. On parle de crises, de silences, d’un regard qui fuit, d’un geste qui exprime tout. Et chaque fois, c’est la même urgence : comprendre avant de juger, accompagner avant de décider.
Dans ce quartier, les enfants les plus sensibles sont ceux qui vivent au cœur du bruit, des contrastes, des tensions. Ils ressentent tout, intensément.
Un simple changement de routine peut devenir une tempête.
Un couloir trop rempli, une cour trop bruyante… et c’est le monde qui se fissure sous leurs pieds.
Derrière les politiques publiques, derrière les annonces d’inclusion, il y a une vérité simple :
un enfant, pour s’épanouir, a besoin d’être compris et accompagné.
Ce regard médical, attentif et respectueux, devrait guider toutes les décisions, de l’école aux services municipaux.
Les Moulins avancent, oui. Mais chaque jour, des familles se demandent encore si elles seront entendues.
Et c’est là que tout commence : dans la première main tendue, dans le premier rendez-vous où quelqu’un dit enfin
« Je vous vois. On va faire équipe. »
✍️ Lucie Marchese
To be continued...
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