Par Romain Arini


Depuis plusieurs jours, je marche, j’écoute, je rentre dans les halls, je monte les escaliers — 5 Ă©tages, 8 Ă©tages, parfois 11 — parce que les ascenseurs sont encore en panne. Je vois les enfants rentrer de l’école avec les mains gelĂ©es, les familles obligĂ©es de chauffer une seule piĂšce, les personnes ĂągĂ©es qui n’osent plus sortir de peur de ne pas pouvoir remonter chez elles.

Et la vĂ©ritĂ© est simple : le quartier des Moulins n’a toujours pas de chauffage dans plusieurs bĂątiments, certains n’ont mĂȘme pas d’eau chaude, et les ascenseurs restent bloquĂ©s pendant des jours.

Ce n’est plus un “dĂ©sagrĂ©ment”, c’est devenu une atteinte Ă  la dignitĂ©.


Je ne peux pas me contenter de regarder cela de loin.

Quand les habitants souffrent, c’est mon devoir d’ĂȘtre lĂ , avec eux, dans les escaliers, dans le froid, dans la rĂ©alitĂ©.


đŸ’„ Un problĂšme chronique qu’on ne peut plus tolĂ©rer


Chaque hiver, on rĂ©pĂšte les mĂȘmes promesses, les mĂȘmes dĂ©lais, les mĂȘmes “ça va revenir bientĂŽt”.

Mais pendant ce temps :


des mamans portent des poussettes sur 11 étages,


des personnes ùgées dorment habillées faute de chauffage,


des enfants se lavent à l’eau froide,


des malades renoncent à sortir parce qu’ils n’ont aucun moyen de remonter.


Ce n’est plus un quartier en difficultĂ© : c’est un quartier oubliĂ©.

Et ça, je refuse de l’accepter.

💡 Des solutions existent, mais il faut les imposer


Je le dis clairement : il faut arrĂȘter de bricoler.

Il faut arrĂȘter de passer l’hiver en mode “urgence permanente”.


Voici ce qui doit changer maintenant, pas dans trois mois :


1. Une intervention d’urgence obligatoire sous 48h


Une panne de chauffage, d’eau chaude ou d’ascenseur ne doit jamais durer plus de deux jours.

Une Ă©quipe unique, identifiable, joignable — pas dix services diffĂ©rents qui se renvoient la balle.


2. Priorité aux bùtiments avec étages élevés


Dans une barre de 11 Ă©tages, un ascenseur en panne, c’est un drame pour les familles et les personnes vulnĂ©rables.

On doit rĂ©parer en prioritĂ© lĂ  oĂč monter est un enfer.


3. Audit complet des chaudiĂšres du quartier


On ne peut plus avancer à l’aveugle.

Il faut qu’un organisme indĂ©pendant inspecte tout : chaudiĂšres, circuits, vannes, installations vieillissantes.

On veut des faits, pas des suppositions.


4. Transparence totale : calendrier affiché dans chaque hall


On veut des dates, des heures, un suivi.

La confiance, ça se gagne.

Un simple papier dans le hall peut rendre la dignité aux habitants.


5. Astreintes renforcĂ©es pour l’hiver


Pas de demi-mesure : novembre, dĂ©cembre, janvier doivent ĂȘtre des mois “prioritĂ© chauffage”.

Parce que les familles ne peuvent pas attendre le printemps.


6. Plan sérieux pour rénover les ascenseurs et isolations


Les Moulins méritent mieux que du rafistolage.

Le quartier a droit à des investissements dignes de ce nom : ascenseurs modernes, isolation correcte, réseaux fiables.

đŸ”„ Je serai prĂ©sent, encore et toujours


Je veux que les habitants le sachent :

je continuerai de monter les escaliers, d’aller frapper aux portes, de parler avec vous, de faire remonter chaque situation.


Tant que le chauffage ne reviendra pas partout, tant que l’eau chaude ne sera pas rĂ©tablie, tant que personne ne sera isolĂ© au 8ᔉ ou au 11ᔉ Ă©tage, je resterai mobilisĂ©.


Parce qu’un quartier digne, ça commence par un foyer oĂč on peut vivre au chaud.

Et ça, ce n’est pas un luxe : c’est un droit.

✍Lucie Marchese