Par Romain Arini
À Nice Ouest, au-delà des grands axes et des résidences récentes, il reste un tissu discret mais essentiel : celui des petits commerces. Ces boutiques que l’on croit modestes, presque ordinaires, mais qui, chaque jour, donnent au quartier une identité que ni les centres commerciaux ni les livraisons à domicile ne pourront jamais remplacer.
Dès les premières heures du matin, les vitrines s’allument une par une. On voit d’abord la lumière tiède de la boulangerie du coin, celle où l’on reconnaît l’odeur du pain avant même d’entendre la porte s’ouvrir. Puis les rideaux de fer des primeurs se soulèvent dans un crissement familier, juste avant que les premiers clients ne s’arrêtent « pour deux bananes et un sourire », comme dit souvent le patron.
Ces commerces appartiennent à ce qu’on appelle le quotidien, mais ils sont bien plus que ça : ce sont des lieux de vie.
Aujourd’hui plus que jamais, ils jouent un rôle social, presque vital, dans des quartiers comme le nôtre.
Le café du coin, par exemple, n’est pas simplement un endroit où l’on commande un expresso. C’est une halte, un repère, un espace où les habitués racontent leurs nouvelles du jour, où les anciens donnent leurs conseils, où les jeunes viennent respirer un peu de liberté. Le comptoir sert autant à tenir les tasses qu’à soutenir les conversations importantes.
Le boucher, le coiffeur, la petite librairie, l’épicier du quartier — tous ont en commun la même énergie : celle de tenir debout malgré les coûts, malgré la concurrence dématérialisée, malgré une époque où tout semble aller trop vite.
Il faut le dire : ces commerçants ne proposent pas seulement des produits.
Ils offrent quelque chose que rien ne remplace : de l’humain.
Et c’est pour cela qu’ils méritent qu’on les défende.
Ce tissu local est fragile, et chaque fermeture est une perte réelle pour le quartier. Une lumière en moins. Un lieu de rencontre qui disparaît. Une petite part de Nice qui s’éteint.
Nice Ouest a la chance d’être portée par une diversité incroyable : des commerces familiaux, des artisans passionnés, des boutiques tenues par des personnes qui, souvent, travaillent ici depuis vingt ou trente ans. Ils connaissent les habitants par leur prénom, se rappellent leurs habitudes, remarquent quand quelqu’un manque pendant quelques jours.
Dans un monde où tout s’automatise, où tout s’uniformise, ces lieux sont les derniers bastions du lien social.
Alors oui, soutenir les petits commerces, ce n’est pas acheter par obligation : c’est reconnaître leur rôle.
C’est encourager la proximité.
C’est préserver ce qui rend un quartier vivant, chaleureux, ancré dans son histoire.
Et si l’on veut que Nice Ouest continue de grandir sans perdre son âme, c’est aussi par eux que cela passera.
Romain Arini
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